Nouvelle hausse de l’électricité au mois d’août

lundi 24 juillet 2023

Après une première hausse de 15% en février, le tarif réglementé de l’électricité progresse encore de 10% au 1er août, une hausse qui sera répercutée aux 34 millions de foyers français, ainsi qu’aux petits professionnels et copropriétés bénéficiant du bouclier tarifaire. Pourquoi, quelles perspectives, et comment réagir ?

Les raisons de cette hausse

On a déjà évoqué en détail les raisons de la hausse des prix de l’énergie que nous connaissons depuis 2022, ainsi que son impact sur les ménages français. Après une hausse sur le gaz en janvier et une autre sur l’électricité en février, nous ne devions a priori pas subir de nouvelle hausse avant 2024…

En résumé :

  • La hausse des prix du gaz, à l’origine une conséquence du déconfinement post-COVID, a impacté le prix de l’électricité en Europe, car le gaz est utilisé dans une partie de la production électrique.
  • Tandis que le prix du gaz a largement diminué à la sortie de cet hiver, provoquant la fin du bouclier tarifaire, l’électricité reste fortement en tension, principalement en raison de l’indisponibilité d’un grand nombre de réacteurs nucléaires français.
  • En cause, l’identification de corrosion sous contrainte dans plusieurs réacteurs, nécessitant des opérations de réparations, mais également les visites décennales permettant la prolongation de la durée de vie des plus anciens réacteurs, impliquant leur mise à l’arrêt pendant plusieurs mois.
  • En avril dernier, le gouvernement avait annoncé une prolongation du bouclier tarifaire pour l’électricité jusqu’à début 2025. Bien qu’une seconde évolution puisse se faire en août, on pouvait espérer une stagnation à cette échéance, car les tensions sur l’énergie ont généralement lieu en hiver, quand les besoins en chauffage impactent fortement les consommations…

Or, le 13 juillet dernier, Gabriel Attal, alors encore ministre délégué aux Comptes publics, a annoncé la disparition progressive du bouclier tarifaire d’ici à la fin de l’année 2024., contredisant les propos de Bruno Le Maire quelques mois plus tôt, et marquant ainsi une volonté de désengagement du gouvernement vis-à-vis de cette protection tarifaire.

Certes, le bouclier tarifaire coûte cher au contribuable, bien que le système de financement des énergies renouvelables permette d’en financer la moitié. Mais le le Conseil d’analyse économique avait recommandé d’épargner les ménages les moins aisés, tout en encourageant la sobriété énergétique. Pour l’heure, il ne semble pas avoir été écouté…

Cette décision s’apparente à “un coup de poignard dans le dos au creux de l’été”, selon François Carlier, délégué général de l’association de défense des consommateurs CLCV, accusant le gouvernement d’avoir « renié sa parole ».

Très inquiet pour le pouvoir d’achat des foyers à la fois modestes et de la classe moyenne, notamment l’hiver prochain quand les consommations énergétiques augmenteront, François Carlier ajoute “si on remet en cause le bouclier tarifaire, il faut tout réformer au niveau du marché de détail de l’électricité”.

Quelles perspectives ?

Pour l’heure, difficile d’y voir clair sur l’évolution probable du prix de l’électricité dans les prochains mois. Une chose est sûre cependant : les ménages français verront leurs factures hivernales augmenter une nouvelle fois, du fait de l’augmentation du mois d’août…

Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie, s’est exprimée le 24 juillet, en apportant des informations qui se veulent rassurantes : « Pour les contrats de 2024, les prix de l’électricité seront plus bas« , assure-t-elle, expliquant que nous payons encore « le prix de la crise énergétique de l’année dernière », puisque « les fournisseurs ont acheté leur électricité fin 2022, au moment où elle était très chère ».

Au sujet du bouclier tarifaire, elle précise que sans lui, “le prix de l’électricité en août aurait toutefois augmenté de 75%”. Elle évoque aussi des alternatives pour continuer à aider les consommateurs, “en mettant en avant l’option des tarifs différenciés entre les heures pleines et creuses ou encore le chèque énergie, plus ciblé et donc plus juste”.

Comment agir face à ces hausses ?

Comme nous l’avions démontré, il n’y a pas de miracle à chercher du côté des fournisseurs alternatifs, l’heure serait même à la méfiance vis-à-vis des offres alléchantes, notamment de la part des démarcheurs

C’est donc du côté des consommations que l’on va pouvoir trouver des solutions efficaces et surtout durables. Pour cela, nous vous avons préparé deux articles qui vous apporteront des premières réponses concrètes :

Mon énergie verte
Enquête de satisfaction fournisseur
Quiz énergie : Testez vos connaissances sur l'énergie en France et la transition énergétique !
Ebook gratuit : Pourquoi et comment choisir une offre d’énergie renoiuvelable ?

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