Energie & logement : pourquoi devons-nous agir ?

mardi 14 février 2023

L’énergie que nous consommons dans notre logement, ce qu’on appelle le secteur résidentiel, pèse lourd dans notre consommation totale d’énergie, il est d’ailleurs numéro 1 en France, devant le transport et l’industrie.
Dès lors, on peut imaginer que nos consommations énergétiques ont un impact économique et écologique très forts, mais ce ne sont pas les seules raisons qui méritent de s’intéresser de près au sujet … et d’agir !

L’impact économique

En 2019, la part des dépenses relatives à l’énergie dans le budget des ménages français était d’environ 9%, à égalité entre le carburant et l’énergie pour le logement.
Pour ce dernier, la facture moyenne s’élevait à 1 600 €, en intégrant les différentes sources d’énergie (électricité, gaz, fioul, bois et réseau de chaleur).

Le contexte de la hausse des prix de l’énergie depuis 2021 a naturellement impacté les ménages, de sorte qu’à la suite des récentes hausses des tarifs réglementés de gaz et d’électricité, la facture moyenne se situe à présent aux environs de 2 000 €.

Selon le Baromètre énergie-info 2022 du Médiateur National de l’énergie, cette situation affecte un très grand nombre de ménages :

  • La consommation d’énergie est aujourd’hui une préoccupation pour 9 ménages sur 10 ;
  • Les consommateurs font déjà des efforts pour diminuer leur consommation d’énergie (59%) … et ils seront encore plus nombreux à prendre de nouvelles habitudes pour diminuer leur consommation (31%).
  • 83% d’entre eux le font pour diminuer leurs factures… l’argent reste comme souvent le nerf de la guerre…

En 2021, un quart des ménages a été confronté à une difficulté à payer sa facture énergétique, entraînant une hausse sensible des interventions des fournisseurs énergétiques pour suspension ou réduction de la puissance, chez près de 800 000 foyers.

Au total, en 2022, 5,8 millions de ménages étaient éligibles au chèque énergie, et 12 millions de Français vivaient dans des « passoires thermiques » ou ne pouvaient pas se chauffer convenablement.

L’impact environnemental

Qui dit consommation d’énergie dit aussi pollution !

L’empreinte carbone mesure le total des émissions de gaz à effet de serre produites directement et indirectement par une personne, une entreprise, un pays ou un produit, pendant tout son cycle de vie. Les gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone (CO2) ou le méthane, contribuent au réchauffement climatique en retenant la chaleur dans l’atmosphère.

L’empreinte carbone permet de prendre des décisions informées en matière de consommation et de développement économique, pour nous aider à atteindre les objectifs de lutte contre le changement climatique. Les personnes, les entreprises et les gouvernements peuvent réduire leur empreinte carbone en utilisant des technologies propres, en réduisant les gaspillages et en adoptant des modes de vie plus durables.

L’empreinte carbone se mesure en grammes d’équivalent CO2 par kilowatt-heure (gCO2eq/kWh). Il est intéressant de connaître les ordres de grandeur en la matière :

  • Un français consomme en moyenne 9,9 tonnes d’équivalent CO2 par an.
  • L’objectif fixé dans le cadre de l’Accord de Paris sur le Climat, visant à maintenir l’augmentation de la température moyenne de la planète en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, est de 2 tonnes d’équivalent CO2/kWh, soit 5 fois moins que ce que nous consommons actuellement !

  • Cela nous permet également de nous situer par rapport aux autres pays (on notera en passant que, contrairement aux idées reçues, un chinois pollue moins qu’un français !) :

  • Enfin, la ventilation de l’empreinte carbone par grand poste de consommation nous permet de comprendre précisément où agir pour limiter ses propres émissions de CO2 :

Le logement représente près de 20% de l’empreinte carbone moyenne des français, le principal poste étant les sources d’énergies fossiles liées au chauffage (gaz et fioul), deuxième source d’émissions de CO2 après la voiture.
On voit aussi que la part liée à l’électricité est assez faible, en raison du mix électrique très peu carboné en France (plus de 90% du mix est issu de sources nucléaires et renouvelables à faible empreinte carbone).

Signalons au passage que la construction et la rénovation des logements n’est pas neutre, de même que les déchets et l’utilisation de l’eau.

Pour sortir des moyennes, vous pouvez évaluer votre empreinte carbone personnelle, notamment via le site “Nos gestes climat”, édité par l’ADEME, qui vous donnera également des conseils personnalisés pour agir.

La transition énergétique

Pour répondre aux engagements de l’Accord de Paris, la France a établi la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), une feuille de route pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Elle concerne tous les secteurs d’activité et doit être portée par tous : citoyens, collectivités et entreprises.
Le gestionnaire du réseau électrique, RTE (Réseau Transport d’Electricité), s’est appuyé sur cette feuille de route pour construire ses scénarios de transition énergétique.

Aujourd’hui, notre électricité est fortement décarbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables MAIS elle ne pèse que pour 25% de notre consommation énergétique totale…
Ainsi, contrairement aux idées reçues, près de 2/3 de notre consommation énergétique est encore issue des combustibles fossiles : pétrole, charbon et gaz naturel, fortement émetteurs de CO2, et principaux responsables du dérèglement climatique.

D’ici 2050, selon RTE, notre consommation énergétique totale doit se réduire de 40%, grâce à une meilleure efficacité énergétique et surtout plus de sobriété. La production électrique doit augmenter de 35%, complétée par le réseau de chaleur et le gaz issus des énergies renouvelables ainsi que l’hydrogène pour limiter au maximum la consommation de combustibles fossiles.

Ainsi, pour le logement, nous allons devoir à la fois réduire notre consommation d’énergie, et réduire nos émissions de CO2. Ces deux enjeux sont d’autant plus forts dans la transition énergétique que le logement est un poids lourd en termes de consommation d’énergie et d’émissions de CO2.

On peut résumer ces enjeux en 3 grandes priorités :

  • la sobriété énergétique : consommer mieux en utilisant moins d’énergie
  • l’efficacité énergétique : utiliser moins d’énergie pour répondre à un même besoin.
  • la décarbonation : privilégier les sources d’énergies bas carbone pour notre consommation énergétique.

L’indépendance énergétique

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine nous a cruellement fait prendre conscience de notre dépendance énergétique : s’il n’est pas à l’origine de la hausse des prix (voir notre vidéo à ce sujet), il a en revanche aggravé la situation, avec pour conséquences une hausse des coûts de l’énergie, électricité incluse, des risques de coupures accrus durant l’hiver, une inflation forte et une hausse des prix étendue aux autres biens de consommation.

La France importe 99% de ses consommations de gaz, principalement auprès de la Norvège, des Pays-Bas, du Qatar, de l’Algérie ou du Nigeria. Les 20% qu’elle importait de Russie se sont reportés en grande partie vers le gaz naturel liquéfié (GNL) produit par les Etats-Unis, dont l’empreinte carbone est 2,5 fois plus élevée que le gaz naturel

Pour le fioul, issu du pétrole, même problème : ses importations proviennent massivement des Etats-Unis, d’Afrique ou du Moyen-Orient, ce qui soulève des problèmes géopolitiques et environnementaux

La santé

La précarité énergétique, souvent associée au mal-logement, entraîne généralement une insuffisance de chauffage, le recours à des chauffages d’appoint parfois de mauvaise qualité, l’absence de ventilation des pièces générant des moisissures, … tout ceci impliquant des températures basses, de l’humidité et une  mauvaise qualité de l’air ambiant.

Cela génère des problèmes de santé, touchant en priorité les enfants et les seniors, parmi lesquels, pour les plus fréquents, les bronchites chroniques, l’arthrose,  les maux de tête, l’anxiété et la dépression.

En hiver, les rhumes et angines, la grippe ou les gastro-entérites sont également plus fréquents, de même que les sifflements respiratoires, crises d’asthme, rhumes des foins, ou irritations oculaires.

Tout ceci alourdit au passage le système de santé, faisant de la précarité énergétique un enjeu majeur de santé publique

Mais les problèmes de santé ne concernent pas que les personnes touchées par la précarité énergétique ! Redisons-le : l’air de notre logement est plus pollué que l’air extérieur !
La qualité de l’air peut être dégradée dans tous les logements :

  • par les composés organiques volatils (COV), provenant des peintures, du mobilier, de la cuisson, des bougies parfumées, du linge humide, des produits d’entretien ou de bricolage…
  • par l’air extérieur, chargé de particules fines, d’oxydes d’azote, de pollens, et de pesticides.
  • par les moisissures, les animaux domestiques et les acariens, qui émettent aussi des poussières et des allergènes.

Tout ceci peut causer des irritations, des maux de tête, des crises d’asthme ou des maladies plus graves encore.

Dans tous ces cas, sont en cause la qualité de la ventilation et du chauffage, ainsi que l’usage de produits toxiques, qu’une meilleure connaissance des impacts permettrait d’améliorer. significativement.

Le bien-être

Le bien-être est sans doute l’aspect le plus sous-estimé et le plus riche concernant l’énergie et le logement !

Déjà, en considérant la notion de confort thermique non pas avec le seul prisme de la température (censée être valable pour tout le monde, dans toutes les pièces et pour tous les usages), mais en acceptant qu’il s’agit avant tout de ressenti, et donc d’une notion très subjective, que l’on peut associer à la volupté : le plaisir des sens et de l’âme.

Ainsi, à la température de l’air s’ajoutent d’autres paramètres tout aussi importants à prendre en considération :

  • la température des parois : à température d’air équivalente, votre ressenti sera très différent selon si vous êtes à proximité d’une baie vitrée froide, ou d’un rideau bien épais…
  • l’humidité : associée à une chaleur importante, elle est beaucoup plus difficile à supporter, car elle ralentit l’évaporation de notre corps, et augmente la température ressentie.
  • la vitesse de l’air : selon la situation de froid ou de chaleur, un courant d’air peut se montrer redoutable ou bien apaisant !
  • le niveau d’activité : notre corps produit naturellement de la chaleur, qui dépend de notre activité phyisique…
  • l’habillement : en la matière, deux extrêmes se côtoient, ceux qui veulent vivre en t-shirt toute l’année, et ceux qui considèrent qu’un col roulé résout tous les problèmes ! Dans le premier cas, on ignore les enjeux de l’énergie, dans le second, on ignore les règles de la thermique humaine ! L’habillement reste notre arme la plus efficace et la plus rentable pour vivre confortablement dans n’importe quelle situation thermique.

Enfin, la bonne compréhension des différents enjeux liés à l’énergie et au logement, associée à l’expérimentation dans notre quotidien, nous permettent de reprendre le pouvoir de notre énergie et d’éprouver une véritable sensation de bien-être pleine et entière, associée à la notion de flow, que l’on peut retrouver dans différents domaines d’activités comme le sport, la musique ou la spiritualité.

Conclusion

Les raisons de s’intéresser à l’énergie de notre logement ne manquent donc pas, cette diversité est d’ailleurs une excellente garantie pour y trouver un intérêt renouvelé sur le long terme !

J’ajouterais une petite dernière pour la route : le plaisir de la transmission autour de ce sujet a la fois universel et finalement assez méconnu, plaisir que j’ai pu éprouver à travers la réalisation de cette vidéo, et que je partage au quotidien !

Energie & logement : comment pouvons-nous agir ?

 

Sources

Mon énergie verte
Enquête de satisfaction fournisseur
Quiz énergie : Testez vos connaissances sur l'énergie en France et la transition énergétique !
Ebook gratuit : Pourquoi et comment choisir une offre d’énergie renoiuvelable ?

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